Cadre de référence pour les langues – Le CLB/NCLC et le CECR
Il n’y a pas que l’approche (p. ex., actionnelle) qui soit importante dans
l’apprentissage d’une langue, la transparence et la comparabilité le
sont aussi. À mesure que la mobilité mondiale continue d’augmenter,
il en va de même pour les outils qui fournissent une description
claire et cohérente des compétences linguistiques ainsi que des
lignes directrices fondées sur des données probantes qui favorisent
l’apprentissage des langues. Ces outils peuvent offrir un point
commun de référence pour l’apprentissage, l’enseignement, la
planification d’un programme et l’évaluation des langues.
Le projet Synergies englobe les outils les plus pertinents en contexte
canadien, les Canadian Language Benchmarks (CLB) / Niveaux de
compétence linguistique canadiens (NCLC) et le Cadre européen
commun de référence pour les langues (CECR). Le premier, élaboré
au Canada, a été publié en 1996 et révisé en 2012. Il en existe deux
versions parallèles, en anglais (CLB) et en français (NCLC). Le CECR,
mis sur pied à la même époque en Europe, a été publié en 2001; il
a depuis été traduit en 40 langues. Utilisé à travers le monde, il est
rédigé dans un langage neutre, en clair, il ne s’applique pas à une
langue en particulier.
Les CLB/NCLC représentent tous les niveaux de compétence
d’un apprenant d’une langue. Ils sont composés de 12 niveaux de
compétence divisés en trois sections (débutant, intermédiaire et
avancé), chacun comportant quatre niveaux. Ils couvrent les quatre
habiletés (compréhension orale, compréhension écrite, production
orale, production écrite). Les CLB/NCLC proposent des normes
nationales pour les programmes d’anglais et de français dans
différents contextes. Ils sont largement utilisés dans les programmes
d’ALS/de FLS pour les adultes réservés aux nouveaux arrivants.
Le CECR aussi couvre la gamme complète de la compétence
langagière. Il est cependant organisé en six niveaux généraux
(A1, A2, B1, B2, C1, C2). Ces niveaux sont exprimés à l’aide de
descripteurs globaux et spécifiques, qui décrivent chacun les activités
communicatives langagières que les apprenants réalisent par le biais
de tâches réelles et proches de la vie réelle. Ces descripteurs portent
sur ce que les apprenants « peuvent faire » dans une langue. D’autres
descripteurs traitent de la qualité de la langue (p. ex., le niveau de
réussite des apprenants dans chaque activité). Le CECR propose
des principes et de l’aide pour le développement de programmes
et de manuels scolaires, ainsi que pour l’évaluation. L’objectif de
base du CECR est de présenter une façon commune de parler de
l’apprentissage linguistique afin d’aider les professionnels dans
l’enseignement et l’apprentissage des langues dans divers contextes.
Ainsi qu’il est décrit ci-dessus, les CLB/NCLC ont opté pour
12 niveaux plutôt que 6, comme le CECR. Il est important d’user une
échelle de graduation plus précise afin de déterminer exactement
où se situent les immigrants d’âge adulte dans leur processus
d’intégration linguistique. Ceci peut être fait, par exemple, pour
s’assurer que leurs compétences linguistiques soient adaptées à leur
choix de carrière, ou encore pour passer leur examen de citoyenneté.
Cela peut également permettre de déterminer si la formation
linguistique est destinée à l’établissement dans la collectivité ou pour
rechercher un emploi. Par ailleurs, le CECR recommande aussi de
sous-diviser ses niveaux en fonction des contextes et des besoins
spécifiques.
Ces cadres de travail sont à la fois très compatibles et
complémentaires quant au contenu et à la vision.
Un point de vue international Dre Enrica Piccardo